Le secret du Micro Room mono (Vidéo)
Le problème rencontré par beaucoup d’entre nous lorsque nous enregistrons une batterie est que nous sommes habitués à l’idée de prendre chaque élément séparément afin d’avoir plus de possibilités lors du mixage, tout en minimisant autant que possible la diaphonie (familièrement, la repisse) entre ces mêmes éléments. C’est la technique du « close miking » (ou prise de proximité) qui prime dans bien des cas.
Bien que parfaitement efficace et pratiquée depuis les années 70 dans la majorité des studios (et donc maintenant des home-studios), cette démarche a pour principal défaut « d’oublier » deux aspects essentiels quand au réalisme du son de batterie :
- d’une part, la diaphonie fait partie intégrante de la batterie qui, bien que constituée de percussions très variées, reste néanmoins un seul et même instrument dont les diverses sonorités se mélangent et interagissent entre elles dans l’air,
- d’autre part (et toujours si on est à la recherche d’un certain réalisme, aspect non obligatoire après tout…), le son de la batterie me paraitra certainement plus naturel à quelques mètres de distance : vous évitez, comme moi je pense, d’approcher votre tympan à moins de 10 cm d’une caisse claire, n’est-ce pas ?
C’est là qu’intervient notre Micro Room mono.
Micro Room Mono ?
Comme son nom l’indique plus ou moins, ce micro a pour vocation de se trouver à distance respectable de l’instrument, de sorte qu’il enregistrera tout autant le son direct que les réflexions de ce dernier sur les murs, plafond, plancher et obstacles éventuels. Il va donc nous permettre de prendre du recul (auditivement parlant), donc du réalisme et de retrouver l’ambiance naturelle de la pièce (ou Room), dont la qualité dépendra évidemment de la pièce en question.
Il devrait rapidement vous sembler évident que ce fameux réalisme après lequel nous courons (et qui, encore une fois, n’est pas obligatoire !) se retrouverait grandement amélioré si on se servait plutôt de deux micros, sous la forme d’un couple stéréo par exemple. Oui, après tout, nous entendons bien les sons qui nous entourent grâce à deux oreilles, donc autant utiliser une technique de prise de son allant dans ce sens. Raisonnement parfaitement logique qui peut absolument être mis en pratique, avec d’excellents résultats à la clé.
Pourtant, l’astuce que je veux vous proposer aujourd’hui consiste bien à utiliser une prise de son d’ambiance monophonique : le micro room mono !
Quel intérêt ?
Le premier des avantages à ne pas négliger si le budget est serré (tiens, ça ressemble à du home-studio, ça…) est que tout bêtement, vous n’avez besoin que d’un micro (pied et cable compris) et d’une seule entrée d’interface, au lieu de deux…
Deuxièmement, les options de placement de ce micro seront plus grandes (même s’il n’est pas exactement centré par rapport à la batterie, peu importe en mono). L’essentiel sera par contre de veiller à ce que les divers éléments soient équilibrés en volumes , ce qui est forcément subjectif selon ce que vous recherchez.
Troisièmement, lors d’une écoute éventuelle de votre mix en mono, vous saurez déjà à quoi vous attendre, ce qui pourrait poser par contre d’éventuels problèmes si on avait une prise stéréo, à cause du déphasage probable lors de la sommation des cotés gauche et droit (du chinois ? Nous y reviendrons…).
Enfin, le but majeur de ce Micro Room mono est qu’il me permettra d’implémenter dans mon mix une technique à base de compression, dont le résultat peut être assez bluffant. Celle-ci, comme toute technique, ne doit pas être utilisée tout le temps, sur tous vos projets. Vous trouverez d’ailleurs régulièrement qu’elle n’a aucun intérêt, pour tel ou tel mix donné. En revanche, vous serez parfois réjouis de constater combien votre batterie prend du caractère, de l’attitude et un supplément de grain fort appréciable.
Démonstration :
Si l’exemple que je vous donne ci-dessous est réalisé dans Pro Tools, il est évident que vous pouvez implémenter la même technique dans votre logiciel habituel (Sonar, Studio One, Garageband, etc..). La seule chose dont vous avez besoin est d’un compresseur (fourni ou de marque tierce) présentant un « caractère » très marqué. Prenez le temps d’en essayer plusieurs et gardez en gros le moins subtil… Je vous montre ?
Ça me rappelle quand j’étais guitariste et que j’avais acheté cette curieuse pédale d’effet : Compression Sustainer (alias CS-3 de chez BOSS) : je n’y comprenais rien, pas d’overdrive, pas de delay, pas de flanger, à quoi elle servait ?
A compresser mon cher !! En substance, gommer ou au moins réduire les écarts dynamiques (entre les sons les plus forts et les plus faibles). Si on entend moins l’attaque d’une note par exemple, sa résonance parait plus présente, d’où le « sustainer » (qui soutient, qui fait durer). A l’inverse, si on met en avant l’attaque en réduisant la résonance, le son parait plus « claquant » ou « punchy ».
Plus d’infos détaillées très bientôt puisqu’on va commencer la série « Découverte de… la compression ».