TEST : Plug-In Reel ADT, Waves
Découvrez comment Waves a méticuleusement recréé sous forme de plug-in le procédé de Reel ADT inventé par les studios Abbey Road à la demande des Beatles ! Système unique dès sa création dans les années 60, souvent imité mais jamais égalé (et je vous expliquerai pourquoi), il s’agit d’une technique de doublage artificiel. Basée sur l’emploi de magnétophones analogiques, donc de bandes magnétiques (les fameuses bobines ou Reels), voici l’extraordinaire, ultra-classique Reel Artificial Double Tracking (ou Reel ADT).
D’où vient le Reel ADT ?
L’origine de cette invention vient des studios anglais d’EMI (dont l’adresse « rue de l’Abbaye » devint plus tard le nom commercial…) et de deux hommes.
Le premier, John Lennon (vous situez ?), commençait à se plaindre d’avoir à réenregistrer systématiquement ses parties de chant pour réaliser des doublages (très utilisés, encore de nos jours, pour épaissir et spatialiser une source). En effet, cela demande une certaine maitrise technique, pas mal de concentration et surtout beaucoup de temps de travail. C’est donc plus précisément lors des séances vocales du titre « Tomorrow Never Knows » que la situation empira et que le staff technique fut sollicité (rappelez-vous aussi de celle-là !).
Entre alors le deuxième homme (non, pas Mc Cartney !) : Ken Townsend. Ce technicien des studios EMI eut à imaginer un procédé qui simulerait artificiellement (mais de manière crédible) une double prise et c’est ainsi qu’il inventa le Reel ADT.
Voici la technique qu’il mit au point : pendant le mixage, la piste qui était habituellement doublée serait routée depuis la tête d’enregistrement du multipiste (physiquement placée avant la tête de lecture…) vers la tête d’enregistrement d’un deuxième magnétophone. Celui-ci verrait sa vitesse de transport modifiée via un oscillateur (créant ainsi des variations de hauteur et de timing, un peu comme quand un chanteur tente de se doubler lui-même). Le signal lu par la tête de lecture du deuxième magnéto serait alors renvoyé sur une tranche de la table de mixage pour être mélangé à loisir avec la signal d’origine.
Le Varispeed de la deuxième machine était régulièrement modulé par le technicien en utilisant la télécommande du VCO (Voltage Controlled Oscillator). Selon la vitesse et la direction dans laquelle le bouton était tourné, l’effet pouvait passer de subtil à très exagéré mais c’est tout l’intérêt du procédé, toutes les phrases ou mots n’étant pas affectés de la même manière.
Bien sur, le fait que chacune des machines impliquées ajoute son lot d’irrégularités, fluctuations d’amplitude ou de vitesse, saturation, etc…, ajoute au côté organique de l’ensemble, la fameuse « magie » analogique !
Le schéma technique du Reel ADT :
La grande majorité des magnétos à bande professionnels utilisent trois têtes (Effacement, Enregistrement/ Synchro et Lecture) et un ampli de sortie pour basculer entre les deux dernières, selon qu’on est en situation d’enregistrement ou de mix. Les magnétos (a lampe !) alors utilisés par Abbey Road avaient cette particularité de proposer un étage de sortie indépendant pour chacune des têtes Record/Sync et Play. Du coup, il devenait possible de récupérer simultanément le signal à deux endroits différents. Enfin, simultanément… La distance physique entre ces deux têtes, même minime, induisait forcément un léger retard entre les deux. Et c’est là que réside l’exclusivité de ce système : utilisez d’autres magnétos et vous ne pouviez plus réaliser le montage à venir :
Sur le schéma suivant, on voit très bien que le signal modulé arrive en fait AVANT le signal d’origine, à la différence de toutes les techniques habituelles et classiques, qui elles sont en général basées sur une modulation du retard ! Voici notamment pourquoi cet effet est longtemps resté unique, secret jalousement gardé par Abbey Road. Et voici que Waves nous offre sur un plateau le plug-in reproduisant cette technique, effet garanti !
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